Crépuscule sur Arbilion

Typhen était abasourdie, que lui voulait ce vampire, avait il un lien avec la mission qu'elle effectué pour Morgan? Et ce petit singe de qui elle s'était méfiée et qui venait de lui sauver la vie à plusieurs reprises, a qui appartenait il, qui l'avait ainsi formé? C'était autant de questions qui tournaient dans la tête de la jeune femme.

Elle commença a câliner le singe pour le remercier puis lui redonna a manger. Enfin elle ferma la porte puis se dirigea vers les restes du vampire afin de savoir ce qu'elle pourrait en tirer.

Du vampire il ne restait que le tas de cendres habituel. Décapiter ce genre de créature, ne laisse guère de trace.

Le singe lui prit le morceau de nourriture et remonta en vitesse sur l'épaule de Typhen. Juste sa petite tête dépassait de le chevelure de la Dame. Il regardait dans tous les sens avec appréhension.

Puis quelques minutes plus tard, on entra d'un pas vif dans la chambre. C'était le patron de l'établissement, encadré par trois janissaires.Les gardes dégainèrent leurs cimeterres et tinrent en respect Typhen.

-Qu'est-ce que c'est tout ce foutoir? Vous vous croyez chez vous pour foutre autant de bordel?

L'homme gras fulminait...

Typhen annonça alors d'un ton autoritaire :

-Rappelez vos gorille, et tout de suite.

Les trois gardes regardèrent la mylaste surpris, puis attendirent les ordres du propriétaire, ne lui laissant pas le temps de répondre Typhen continua :

-A moins que vous ne souhaitiez ouvrir les hostilités avec une ambassadrice d'Arendyl, je suis sure que ma maitresse sera ravie d'apprendre qu'en plus de me faire agresser par un vampire au sein même de votre établissement, son propriétaire m'a ensuite menacé.

L'homme gras parut encore plus en colère.

-Vous osez donner des ordres dans MA maison? Je suis ce qui se rapproche le plus d'un premier ministre au gouvernement d'Avallion. Si vous étiez une ambassadrice je l'aurai su! Quand à vos hypothétiques menaces, sachez qu'Arbilion a suffisamment de troupes pour tenir en respect une nation aussi désuète qu'Arendyl. De plus, le chemin est si long, si dangereux qu'un accident est si vite arrivé. Un vampire? Je ne vois pas de vampires! Il n'y en a plus ici depuis des lustres!

Donc, non désolé, vous n'êtes pas en position pour négocier,ni de vous pavanez. je crois qu'il va falloir nous suivre..

Le singe lui n'avait cure de ce discours pseudo-politique. Avec des cris hystériques pour attirer l'attention de Typhen il montrait de sa petite patte la fenêtre.Puis sans crier gare, il mit dans la main droite de la Dame, une poudre à l'apparence ombre-cristalline. La très rarissime poudre d'éclat volage.Celle qui permettait aux voleurs de s'échapper rapidement.Le singe sauta sur le rebord de la fenêtre et sautilla.

Le patron et ses gardes regardèrent la bête, interloqués.

Typhen observa l'homme,

Ainsi soit il, vous avez fait vos choix, ceux ne sont que des erreurs mais vous en assumerez les conséquences. Adieu ! En regardant à vos pieds vous verrez les restes de mon visiteur

A ces mots elle sauta par la fenêtre, en utilisant la poudre du singe, puis par mesure de sécurité elle se concentra sur les runes qui couvraient son corps et qu'elle devrait activer si elle descendait en chute libre.

Le singe sauta à la suite de Typhen. Une fois arrivé souplement sur le sol, soit un mètre cinquante en-dessous de la fenêtre, il sautilla sur place tout en faisant signe à la Dame de le suivre. Il partit en suite, gambada au même rythme que la mylaste tout en lui montrant le chemin. Ils parcoururent ainsi cinq cent mètres pour arriver devant une villa aux colonnes gravées de symboles antiques. De longs jardins avec de multiples arbres et des fontaines, jalonnaient le chemin de dalles et se croisaient parfois en bosquets sylvestres. Là derrière ce paradis verdoyant, se dressait une demeure d’une beauté architecturale rappelant un monde d’aventures, de mystères et de saveurs orientales : le monde des Mille et une Nuits.

Le singe ne mena pas Typhen directement à l’entrée de la villa mais vers un des murs où il lui indiqua comment se faufiler. Une fois à l’intérieur des jardins le singe continua de lui tracer une voie, l’emmenant sur les escaliers de marbres et au final devant deux portes en bois d’ébène. Là, alors que la lune faisait étinceler les fontaines de cristal, le guide simiesque s’engouffra entre les deux portes, indiquant clairement à la Dame de le suivre…

Typhen s'arrêta devant les portes, certes le singe lui avait sauvé la vie, mais de la à entrer dans une demeure dont elle ne savait rien... Elle réfléchit donc quelques secondes aux documents qu'elle avait apprit chez Morgan, pour le moment ce bâtiment ne lui rappelait rien. Elle décida donc d'en faire le tour discrètement, le singe semblant un habitué des lieux, elle se dit que les sentinelles seraient peut être clémentes en apercevant un singe.

La mylaste changea donc de forme, elle n'avait jamais prit l'apparence d'un singe, et la transformation lui prit une dizaine de minutes, il fallait se remémorer toutes les caractéristique du petit être.

Puis la transformation finalisée le petit singe s'élança pour un tour de la bâtisse, ou la recherche de fenêtres lui permettant d'en apprendre un peu plus sur l'intérieur. Le tout se passa lentement, la milicienne devait faire son possible pour ne pas se faire repérer.

Typhen put faire son tour d’observation sans problème. Un singe pouvait passer inaperçu dans la jungle qu’était ces jardins. Il y avait une fenêtre sur les hauteurs. Elle était ouverte. De la lumière filtrait. Elle donnait sur le Hall d’entrée. Précisément où le petit singe avait disparu…

Avec précaution la petite créature se dirigea vers la fenêtre, observa quelques instants puis se décida à entrer...

La fenêtre donnait donc sur le hall. C’était un espace au sol de marbré et aux longues colonnes des plus beau palais des Sultans. Des lampes aux flammes angéliques en passant aux braseros ornés de sculptures, la pièce était éclairée. Des senteurs en émanaient, orange, citron, rose… Il y avait de multiples parfums.

Au centre, dans une robe de soie blanche épousant parfaitement les formes plantureuses de la personne, une belle Dame semblait discuter avec le copain simiesque de Typhen. Elle était âgée et pourtant gardait tout e sa jeunesse. Elle était élégante et charmante. Puis le singe se mit à s’exciter.

-Qu’y a-t-il Thot ?
-IIIIkkkkkk, IIIkkkkk !!!!!!

Thot désigna de sa petite main le singe sur la fenêtre (Typhen). La réaction de la Dame fut vive. Elle inclina le majeur et l’index de sa main droite et Typhen fut amenée en lévitation sur el sol, puis déposée en douceur.

-C’est une amie à toi Thot ?
Le Singe faisait oui de la tête mais aussi non. La femme fut décontenancée puis souleva à nouveau dans les airs le Singe-Typhen.
-Qui est-tu donc mon jeune ou ma jeune amie d’ailleurs… ?

Les tatouages couvrants son corps avaient réagi à l'agression mais Typhen les avaient refrénés. Elle ne voulait pas dévoiler sa vraie nature ni ses capacités à cette femme qu'elle ne connaissait pas. Mais elle se tenait prête à intervenir en cas de nécessité.


-C’est une amie à toi Thot ?
Le Singe faisait oui de la tête mais aussi non. La femme fut décontenancée puis souleva à nouveau dans les airs le Singe-Typhen.
-Qui est-tu donc mon jeune ou ma jeune amie d’ailleurs… ?


La milicienne hésita, mais elle ne pouvait rester ainsi à la merci d'une inconnue, aussi retrouva t elle sa forme originelle bleutée, la seule qui lui permettait d'incanter. La transformation ne dura qu'une fraction de seconde, le retour à l'origine étant travaillé par les mylastes depuis l'enfance.

La jeune femme fit quelques gestes, ses mains se déplaçant très rapidement, les runes qu'elle traçait en l'air semblaient tracées, et restées visibles comme si l'air avait été dessiné. Puis d'un simple mouvement du poignet elle les envoya. La structure complexe fusa à une vitesse folle, faisant glisser la dame sur le sol, celle-ci avait été comme déplacé en douceur.

Les deux femmes se trouvaient désormais chacune d'un coté de la pièce et s'observaient.

Typhen inclina la tête capta le regard de la vieille dame et envoya un message télépathique :

-Présentation ?

Face aux gestes de Typhen, la Dame aux longs cheveux blancs fut « déplacée ». Son visage qui gardait la trace des siècles montrait pourtant une sagacité et une fougue jouvencelle.
S’appuyant toujours sur une canne en argent à tête de dragon recourbée elle fixa ses yeux dans ceux de son adversaire. Thot, lui monta à nouveau se recroqueviller sur l’épaule de Typhen, attendant la suite des événements.

-C’est très bien. De très bons réflexes doublés d’une connaissance des runes. Intéressant, tu as du potentiel. Dommage que ton entraînement soit incomplet. Mais épargne à la vieille Dame que je suis, l’attention qu’elle porte à l’intrus qui vient de s’introduire dans sa villa. Les présentations, tu dis ? Je serais prête à parier sur une identité mais je vais te laisser commencer. Après tout dans un lieu où l’on pénètre, on se doit de décliner son identité en premier. Ah oui, le singe s’appelle Thot. Je crois que tu l’ignorais…

A la mention de son nom, le singe fit un « iiikk » et continua de jouer avec les cheveux de Typhen, logeant sa petite tête contre la joue de la mylaste…

La mylaste se détendit la femme semblait avoir une certaine sagesse. Elle caressa distraitement le singe, puis décida de revenir à une forme plus facile pour communiquer, certes elle pouvait parler par télépathie, mais pour des non initiés le langage en image et sentiment n'était pas facile à comprendre.

Elle reprit donc la forme qu'elle utilisait depuis des années, celle de le sylphe de lune, la transformation lui prit près d'une minute, Typhen n'avait jamais excellé dans la métamorphose.

-Je me nomme Typhen je viens d'Arendyl. Excusez ma réaction elle était excessive, mais la nuit n'a pas été de tout repos. Toht est avec vous? Je dois à votre ami une fière chandelle, c'est lui qui m'a sauvé, mais je suppose que vous êtes déjà au courant..

La dame inclina la tête sur le côté pour mieux juger son adversaire.

-Thot est avec qui lui semble digne de recevoir son aide. Sous ses airs de peluche, il est assez caractériel. Mais passons. Oui je sais ce qu’à fait Thot puisque c’est moi qui lui ait demandé de vous suivre quand vous êtes arrivée en ville. Donc je suis également au courant de cette « agression » dans votre chambre. C’était en un sens prévisible. Mais Morgan se repose un peu trop sur vos capacités. Ah oui avant de continuer, pardonnez-moi. Mon nom est Emaryä. Dame Emaryä. Ne restons pas dans le hall, venez donc vous asseoir.

Les gardes en habits de ninjas noirs, dont le visage était camouflé, étaient apparemment sur les nerfs.

-Il suffit, coupa Emaryä. Je ne crains rien. Retournez à vos postes. Quant à vous Dame Typhen, vous pouvez vous m’accompagner pendant que je bois mon Thé du Crépuscule. Je n’ai pu le prendre au moment opportun car j’avais des affaires pressantes mais rien ne vaut une pause détente en contemplant le coucher de soleil orangé, n’est-ce pas ?

La Dame prit une chaise et versa son thé dans sa coupe, regardant un bref instant les étoiles.

-Venez, venez, ne vous inquiétez pas. Vous désirez quelle boisson ? Elles ne sont pas empoisonnées… répondit Emaryä avec un sourire complice.

Typhen sourit :

-Un thé du crépuscule? Je dois bien reconnaitre que je ne connais pas cette boisson, si ca ne vous dérange pas je serais donc curieuse de la découvrir, cette région semble s'y prêter...

Tout en parlant la jeune femme s'était avancée en câlinant le petit singe, et c'était installée de manière à avoir un aperçut sur la porte qu'avait emprunté les gardes et son hôte.

Emaryä sortit deux tasses. Elle y servit du thé qu’elle saupoudra de sucre d’orangeade. Elle y rajouta des extraits de citron, puis du coulis d’oranges sucrées & parfumées au pamplemousse rose.

-D’habitude, il se déguste en regardant le coucher du soleil, quand les rayons réchauffent le ciel et donnent une teinte orangée aux nuages. Mais pour ce soir il faudra boire en regardant la Lune.

La Dame eut un faible sourire. Puis elle prit une mûre dans un des bols.

-Dites moi Dame Typhen, quelles nouvelles d’Arendyl et des contrées qui lui sont affiliées ? Avez-vus rejoint les Sécessionnistes ? Dame Traersa est toujours reine ? Il y a bien longtemps que je ne suis pas allée dans cette partie du Monde.

Thot lui jouait sur l'épaule de la mylaste, avec un tranche de confit de citron...

-les Sécessionnistes?

La milicienne avait été surprise, elle n'avait jamais entendu parler d'eux.

-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. EN ce qui concerne les terres d'Arendyl restent une oasis pour toutes les espèces végétales, nos voisins ont apprit à nous connaitre, et nos frontières sont rarement attaquées. Sinon Traersa est toujours la reine d'Arendyl et ma maitresse. Vous la connaissez?

Emaryä remua doucement sa cuillère dans la tasse et la porta à ses lèvres pour en goûter le liquide sucré.

-Oui et non pour Dame Traersa. Comme tout le monde le sait elle est la souveraine des Terres d’Arendyl. C’est dans cette fonction que j’ai entendu parler d’elle. Mais je ne la connais pas personnellement. Quant aux Sécessionnistes, ils sont un groupe de nations ouvertement hostiles à Soléandre et ses alliés. Partis de rien, sinon de quelques paroles politiques, ils ont réussis à rassembler des armées entières, des flottes de navires massives. Une armada de destruction massive qui réduit aisément à néant les défenses ennemies. Surtout des petites nations sans défenses. La guerre du Nord vient de se finir, et cela va les aider à se fournir en matériel et hommes.

Ils tentent actuellement de rallier la région d’Arbilion à leur cause. Morgan a souhaité que je m’en occupe. Il parait qu’il vous a envoyé ici aussi. Pour quelle raison, si ce n’est pas indiscret ?

-Morgan est un sécessionniste?, demanda la jeune femme abasourdit.

Elle n'en revenait pas, sa maitresse avait participer à la guerre du fléau, et avait vaillamment combattu aux cotés du roi Thorgils et du roi Maegluin.

Devait elle pour sauver le roi Maegluin aider des gens qui œuvraient contre Soléandre, la question bouleversait la mylaste.

La vieille Dame pouffa de rire faiblement quand elle entendit la déclaration de Typhen.

-Morgan un des leurs ? Certainement pas. Il ne porte pas Soléandre dans son cœur mais de là à réunir une armée pour la détruire, la conquérir ou plutôt la « modifier », il ne faut pas exagérer. Il poursuit d’autres buts. L’amour le déchire depuis plusieurs siècles et revoir sa fiancée est, je le crains, son objectif premier dans toutes les manœuvres qu’il fait. Passez plusieurs siècles sans avoir à vos côté la personne qui donne un sens à votre vie et vous comprendrez ses motivations. Mais ce n’est pas à moi non plus de parler de ce sujet.

Morgan a souhaité que je m’en occupe car lui-même doit gérer autre chose. Je suis censée faire en sorte qu’Arbilion reste neutre dans cette tourmente mais je ne vais pas vous ennuyer avec cela. Et vous, pourquoi êtes-vous en Arbilion ? Si elle est attirante, ce n’est pas forcément une région pour les filles comme vous. L’aventure à l’auberge l’a prouvé…

Typhen avait réfléchit quelques secondes,

-Disons que je cherche à rencontrer les amazones du désert et à pouvoir si cela est possible rester en vie après cette rencontre...

La vieille dame reposa sa tasse avec un long soupir à peine perceptible. Les Amazones étaient un sujet notoire dans cette région et tout le monde en savait beaucoup ou en connaissait peu. Ce qui par conséquent avait mené à des rumeurs effrontées ou encore des inepties rocambolesques sans queue ni tête. Tout ceci donnait donc du mal à ceux qui essayaient de reconstituer la vérité. Emaryä les avait déjà vues comme tout le monde, mais de leur forteresse du désert seul Morgan en était revenu vivant. Surprenant qui plus est car il est un homme et que la gente masculine répugne ces naïades effarouchées. La Dame reprit une mûre et posa un regard songeur sur Typhen.

-Voilà une entreprise bien risquée en plus d’être audacieuse. Si le fait que vous soyez une femme vous mâchera le début du travail, il vous reste à prouver que vous méritez de vous déplacer dans leur forteresse. Acquérir leur estime ou leur respect est une tâche vouée à l’échec pour beaucoup de personnes. Ne serait-ce que les approcher requiert une concentration et un courage sans faille. Elles prennent la mouche pour un rien des fois, convaincues de leur supériorité raciale ou martiale.

Votre meilleure façon de leur parler c’est de participer au Tournoi des Héros qui débute dans deux jours. Si vous parvenez en final, vous les impressionnerez et à mon avis elles vous en emmèneront à leur forteresse. Mais personne n’est jamais parvenu à ce niveau. Le Champion est indétrônable. Et pour cause, vu sa nature, il est plutôt redoutable. Il a même battu la championne Amazone de l’an dernier. Vous vous ferez tuer avant d’aller à cette phase bien sûr. Ce n’est pas des enfants de cœur les combattants de l’arène.

Ce tournoi est en fait organisé par plusieurs écoles de gladiateurs. Donc, l’école qui gagne, assoit sa notoriété en plus de son efficacité et une certaine récompense pécuniaire. Vous comprendrez donc aisément que gagner à tout prix fait parti de leur prérogatives.

Emaryä se leva et regarda le ciel étoilée, les mains croisées dans son dos.

-Il n’y a pas de survivants des combats de l’arène. Vous gagnez ou vous périssez. Votre travail se terminera donc bientôt… à moins… à moins que vous suiviez notre entraînement. Je peux vous introduire dans le tournoi grâce à mon école de gladiateurs…

La dame se tourna vers Typhen.

-Vous savez repousser six hommes, vous pouvez apprendre à en repousser six cents…

Typhen observa la vieille dame, elle avait sentit la puissance qui émergeait d'elle, mais n'avait pas soupçonnait qu'elle puisse avoir une école de gladiateurs.

-Y a t-il des règles pour ce tournoi? Très honnêtement je suis loin de tout connaitre, mais je vois mal comment votre école pourrait m'apporter quoi que ce soit, n'oubliez pas que je suis une mylaste, notre système de magie est très différent du votre.

Le ton n'était pas vexant, la milicienne évoquait simplement ses doutes à voix haute

Le sourire charmeur de la vieille dame estompa les mimiques de Thot qui jouait avec la nourriture. Elle prit d’un geste gracieux une nouvelle mûre et fit une pause comme si elle cherchait soigneusement ses mots.

-La magie est une science mystique à défaut d’être comprise par tous. Une nuit ne suffirait pas à expliquer les mécanismes complexes qui régissent les lois de cette entité. Nous utilisons bien des outils pour l’appeler à nous. Je parle bien sûr des pentacles, des autels, des rituels et même des runes. Mais quoi qu’il arrive, quoique nous fassions, la magie reste une notion à part entière et indivisible en usage particuliers. Oh certes, les ethnies suivant leurs mœurs et mentalités imposent parfois certaines techniques ou restrictions à une utilisation de l’essence du Monde. La culture myslaste m’a fasciné un temps. Je continue même d’en étudier certains aspects. Mais je suis arrivé à une conclusion évidente sur les événements de cette région. Malgré votre système de runes, vous ne pourrez pas battre le Champion et encore moins gagner face à des amazones effarouchées.

Vous n’êtes pas nulle. Non loin de là. Je n’ai pas le temps de vous enseignez de manière précise et juste comment triompher mais je peux vous donner quelques astuces. Et s’il y a un vrai problème, je suis sûr que Thot traînera dans les parages au même moment.

Emaryä posa ses yeux sur le singe.

-Quand au tournoi, eh bien, il n’y a pas vraiment de règles et c’est ce qui le rend naturellement dangereux. Tous les coups sont permis si je dois vous résumer la chose. Mon école de gladiateur n’est qu’une couverture qui me permet d’y participer dans les tribunes. Je regarderais certainement vos prouesses.
En attendant il vous faut reprendre des forces. Thot vous amènera à votre chambre. Demain, vous me montrerez vos capacités.

Si vous êtes capables de résoudre des énigmes tout en combattants des adversaires vifs et agiles, vous survivrez certainement dans l’arène…

Rendez-vous demain vers 11h. Bonne nuit Dame Typhen. Vous pouvez dormir en toute quiétude.

Thot s’agita et fit signe à la mylaste de le suivre dans l’escalier.

Typhen hocha la tête, les conseils étaient bon à prendre et elle ne risquait rien à tenter d'accroitre ses connaissances en combattant sous la baniere d'une école. Elle souhaita donc une bonne soirée à la vieille dame et suivit le singe qui lui jetait de fréquents coup d'œil pour s'assurer que son hôte la suivait.

La chambre était confortable, la milicienne s'allongea sur le lit déposa un simple glyphe d'alarme sur la porte puis après avoir nourrit le singe, alla rejoindre les bras de Morphée