Chapitre I- Le défilé de la Licorne
Le soleil se levait à l’horizon. Le matin perçait de ses lueurs les plaines bordant le Défilé de la Licorne, frontière ouest entre les Terres Sans Nom et la région des Espérides. Au loin de la gorge, l’Ennemi sous forme goblinoïde avançait en rang. Des archers, des fantassins et des cavaliers ouargues marchaient sous le soleil matinal en direction du Défilé.
La guerre. Oui, car ce Défilé est sans aucun doute un couloir d’invasion du reste de la planète. Une jonction entre deux terres. Un point stratégique qu’un camp doit prendre et que l’autre doit défendre.
Mazarec progressait vite à la tête de son armée forte de cinq mille hommes. Il devait passer ce chemin et commencer à implanter un avant-poste pour étudier l’environnement qui allait être la cible d’une nouvelle vague d’assaut.
Les montagnes bordant le défilé de la Licorne, formant ce Défilé, commencèrent à se dessiner. Puis ce fut d’abord un petit bruit sec, après un grondement sourd et enfin le bruit parfaitement identifiable de tambours de guerre.
Un gobelin fut envoyait en éclaireur. La créature avança soucieuse et méfiante. Attentive à chaque bruit, ce n’est que trop tard qu’elle entendit la chute de gravas et le tintement familier d’une épée tirée du fourreau. Toute cette succession d’événement avant de sentir le métal lui transperçait de part en part, la gorge.
Les tambours se firent parfaitement audibles et les cris d’une armée d’hommes se firent entendre en même temps que la poussière qui s’élevait autour du tueur de gobelin. Des soldats entourèrent leur chef et se mirent en formation.
Un rempart de boucliers, de casques et de lances formant les célèbres et meurtrières phalanges elfiques.
Un rempart qui obstruait complètement l’entrée du défilé. Quinze hommes en largeur, protégés derrières leurs rondaches et leur lances. Mazarec n’essaya même pas d’évaluer la troupe ennemie en longueur. Tout ce que l’on pouvait voir c’était un amas de lances et de boucliers. C’était tout juste si on voyait les casques. D’ailleurs l’homme reconnaissait ces armures. Même les casques avec leurs crêtes et leur façon de s'étendre complètement de part et d’autres du visage de leur porteur. Des Hopplium d’Erathia. Ces fantassins toujours combattant en phalanges avaient fait la fierté de leur nation en leur temps.
Des centaines et des centaines de soldats s’étaient tués sur ces lances aux pointes acérées. Sans parler du fait que chacun de ces soldats était entrainé à combattre dans n’importe quel milieu. Leur formation de combat à proprement parlé était également très difficile à détruire. Qui plus est si elle se trouvait dans un Défilé, une gorge ou dans un terrain étroit. Le rondache d’un soldat protégeait le flanc droit de son voisin. Créant un mur de fer difficilement brisable. Pour finir, une épée était attachée à leur ceinture leur assurant un moyen de se battre en combat rapproché. Leurs tactiques et pures techniques de combat en faisaient des ennemis farouches. Véritable incarnation du bras armé d’Armélia.
Les gobelins, orcs, trolls et ouargues s’impatientaient. La bataille promettait d’être passionnante même si le Seigneur Cyth voyait peu de chance de passer son ennemi. Car oui il l’avait reconnu.
En ce matin du seizième jour de Septembe, An 61 de la VI ère du Monde, Ogion commandait ses troupes et tiendrait tête à l’ennemi dans le Défilé de la Licorne.