Envoyé sur Terre

Fynamë regarda la dame. Il était étonné devant tant d'idioties. Avant qu'il puisse parler, un faucon se posa sur son épaule et jeta un parchemin dans les mains de l'elfe.

Fynamë le parcourut des yeux tout en mangeant les mûres dans le bol sur la table. Les hôtes les avaient laissé. Quel gâchis. Après avoir parcouru le parchemin, l'elfe leva les yeux vers la dame.

"Notre groupe a établi le contact avec vos hommes."
L'elfe fixa l'ambassadrice.

"Je ne me suis pas présenté à votre Conseil, peut-être parce que la finalisation et les modalités de la proposition d'alliance, sont pour le moins encore inconnues? Un détail qui a dû vous échappez. On est 400 mètres de la lisière. Si vous étiez qu'un Etat vassal, nous serions plus prêts. Enfin comme vous l'avez dit, quel Royaume voudrait d'un royaume sylvestre impuissant comme Edhilmar en tant que vassal?

Vous n'avez pas de poids militaire.Sortis de votre forêt, vous ne savez pas combattre. Vous n'avez pas vraiment de richesses. Vous êtes des elfes n'aimant pas les étrangers. Qui s'embêterait de créatures aussi capricieuses et inutiles?"

L'elfe fixa d'un air dépité Falastur qui regardait bizarrement les elfes de Joaryth.

"C'est limite si votre ami affiche son dégoût et insulterait mes guerriers de drows. Vous nous accusez d'être des malotrus et d'avoir bafoué le savoir-vivre. Alors que dire de votre attitude quand vous êtes entrez dans le camp sans vous annoncer? Vous vous êtes cru chez vous ou quoi? Je pense qu'on est quitte en matière d'infraction au code de savoir-vivre."

Fynamë s'était exprimé sans colère.

"Je suis ici et j'attends les nouvelles de notre chef. Je l'ai informé des événements. J'attends sa réponse. C'est l'autre raison pour lequel je ne suis pas allé vous voir avec une proposition.

Vos remerciements, on en veut pas. Ils ont même pas lieu d'être.

Le groupe que vous avez affronté était une avant-garde au même titre que notre groupe est constitué d'éclaireurs visant à évaluer les dégâts.

Une manifestation d'Astarok a été observée là où la forêt a été le plus ravagée. En d'autre termes, l'influence d'Armélia faiblit. Ce que nous ne pouvons pas nous permettre en définitive."

Fynamê regarda droit dans les yeux Laeghenn.

"Vous vous plaignez d'avoir dû livrer bataille, d'avoir vu les vôtres mourir. Vous vous êtes pas dit que vous étiez responsable de cette tragédie?

Aux dernière nouvelles, le groupe anéanti par vos soins, partait en direction de Soléandre, pas de Edhilmar."

L'elfe soupira. Il enviait l'enchanteresse dans la forêt, qui d'après sa missive, discutait avec un elfe d'Edhilmar "simple". Il parlait mal le langage commun mais au moins il était une plaisante compagnie. L'ambassadrice vivait dans le luxe; elle ne devait pas beaucoup se plaindre de son petit train de vie.

Elle puait l'arrogance à la manière de cette ethnie qui se faisait appeler "haut-elfe".

Avant que l'ambassadrice ne réponde, un elfe en armure d'or, l'arc dans le dos, approcha une tête d'orc chevaucheur de ouargue prêt de Fynamë.

Le campement semblait en alerte; les rires et la musique avait cessé.
Le capitaine elfe resta impassible.

"Un éclaireur à ne pas en douter. Ils arrivent..."

Camp Symphonien

Laeghenn se releva lentement, posant la main sur le collier de jade qui établissait un contact permanent avec le reste du Conseil... L'entrevue avait donné tout les enseignements qu'elle s'attendait à obtenir: Celui-là n'était qu'un militaire, pas un politique. Il était incapable de comprendre le simple nécessité d'un respect mutuel entre les parties d'une alliance. La seule chose qu'il avait retenu de ses paroles était qu'elle avait pénétré sans invitation dans son camp. Ce qui était exact et avait pour but de lui faire comprendre à quel point ce genre d'intrusion était désagréable. Rien d'autre. Ses propos étaient autant d'insultes et il n'en avait même pas réellement conscience: des faibles, incapables de combattre en dehors de chez eux. Des inutiles et des pauvres dont personne ne voudrait comme allié. Voilà en substance le jugement qu'il portait sur Edhilmar... et cela expliquait totalement son attitude et le mépris des règles élémentaires de la courtoisie qu'il continuait d'afficher.

Une alliance ? Il l'avait lui-même avoué. Aucun intérêt... Celui-ci les considéraient comme négligeables. Au mieux, il établirait un Protectorat, au pire, une colonie... L'espoir n'était pas avec ces gens. Du moins, pas avec celui-ci. Edhilmar resterait donc seul.

-Capitaine. Le Chef Falastur et moi-même allons dés maintenant vous laisser à vos occupations. Nous avons déjà beaucoup abusé de votre temps, je vois. Dés que vous aurez des nouvelles de vos maîtres, ou qu'un négociateur désirera s'entretenir avec le Conseil, il vous sera possible de nous rencontrer à deux lieues d'ici, dans le Palais officiel du Comptoir Est. D'ici là, vos troupes ne sont pas les bienvenues à l'intérieur de la forêt... Parce que, pour ce qui est des frontières, vous les avez déjà enfreintes, Edhilmar s'étendant également en dehors des bois, jusqu'au-dit comptoir que vous avez dépassé.
Pour ce qui est de votre groupe à l'intérieur d'Edhilmar, des ordres viennent d'être donnés. Ils seront rapidement reconduits en dehors de notre territoire...

Emmenant avec elle le chef de la Garnison Est, la Servante du Conseil repassa la porte de la tente de commandement...

Zone Ravagée.

Pilinnaro assis parmi les étrangers porta la main à son crâne, comme frappé par une migraine soudaine. Lorsqu'il ouvrit les yeux, son regard plutôt curieux et ouvert était plus froid.

-Armeliandurwen ar Moreldar, i canwa echorwa ná mitanya lë yonwanna, taurello. Á hilya ni... Dame Druide et Noirelfes, les ordres du Conseil sont conduirevous frontièrevers, hors forêt. Suivez moi ! traduisit-il approximativement.

Camp des Troupes Gnomiques.

Fanalossë avait distribué les ordres à ses druides. Les soins apportés aux mercenaires de Baq-i-Kawten garantissaient que la plus grande partie des blessés se remettrait intégralement. Le nommé Tyqwan, notamment, bien qu'initialement mal en point, était en bonne voie de guérison.

Quittant l'infirmerie, l'Archidruide alla rejoindre la tente de commandement du chef des Mercenaires.

-Capitaine? Edhilmar est heureuse de votre présence à ses côtés en ces sombres journées. Faites savoir en Baq i Kawten que les traités commerciaux entre la Commanderie et La Sylve, pourront être rediscutés et regardés d'un œil bienveillant par le Conseil. Nous vous sommes redevables et le savons.

Zone ravagée

L'enchanteresse se tourna vers la fleur et la prit dans ses mains. Ce végétal de cristal bleue illuminait le visage de l'elfe. Les racines s'enroulèrent autour du poignet de la dame.

"Nous vous suivons."

Camp de Symphonia

Fynamë regarda les deux elfes quitter le campement. Il glissa ses doigts sur le cristal. Une forme ressemblant au visage de Morgan se matérialisa.

"Tu as fait ce que je t'ai demandé?
-Oui. J'ai éconduis les deux représentants. Ils ont une perception fausse de notre vision d'Edhilmar.
-Parfait. Nous ne traiterons qu'avec le Roi. Pas ces gens du Conseil. Je regrette le temps de Nohlindor.
-Où est-ce que cela en est?
-L'âme? J'ai un contre-temps là. Mais je vais arranger ça. Assures-toi de garder un œil sur ce royaume. Fais ce qui doit être fait. Il serait fâcheux que le retour de leur Roi se fasse dans un pays dévasté.
-Hum, nous ne sommes pas les bienvenus dans leur forêt.
-Nous ne nous battons pas en forêt. Quoiqu'il en soit tu as carte blanche pour stopper toutes offensives envers Edhilmar.
-Et en ce qui concerne les armées de Baq I Kawten?
-Les mercenaires? Gardes un œil sur eux et détruis-les s'ils vous attaquent. Mais bon d'après les derniers rapports, ils sont très inférieurs en nombre. Il ne devrait pas y avoir de soucis.
-Ne crains-tu rien pour l'avenir?
-Non. Les elfes d'Edhilmar doivent continuer à ignorer qui nous sommes. Le fait qu'ils aient vu nos soldats et notre armement est déjà regrettable mais pas important.
-Je vois. Prends soins de toi Morgan.
-Prends soin de toi aussi Fynamë."

L'elfe coupa la communication. Les particules de mana flottaient dans l'air. Sans leur accorder le moindre regard Fynamë se tourna face à ses soldats qui s'étaient rassemblés.

"Aux armes!"

De magnifiques faucons virevoltaient entre les cimes des arbres et la zone du port sylvestre. Splendides dans l'aurore du matin, ils surveillaient, témoins du temps qui s'écoulait en Edhilmar.

Plusieurs d'entre eux quittèrent la zone portuaire en direction de la lisière Est...

Lisière Est

Fynamë regarda la forêt d'Edhilmar. Avec un soupir, il s'en détourna. L'armée de Symphonia devait quitter les lieux. Soit.

Les troupes s'affairaient. Les dragons étaient chargés. Dans deux heures, ils seraient complètement partis.

Vorondil avait rejoint Falastur en lisière de forêt et organisé la surveillance du Camp Symphonien. C'est donc avec un certain soulagement qu'il avait pu constater aux préparatifs en cours, que ces étrangers se préparaient à partir.

-Parfait. Juste au moment où les préparatifs arrivent à terme. Garder autant de puissants mages aux alentours de la Sylve aurait été dangereux. Prévenez le Conseil, ordonna-t-il avant de reprendre sa surveillance.

Oui, se dit-il, parfait... Il y a eu trop d"étranger en Edhilmar ces derniers jours. Nous avons frôlé la catastrophe avec cette invasion ténébreuse. Pour un peu, ils auraient pu tout voir... et alors... C'était une erreur d'accepter le plan des Arakhnoniennes. Ca a attiré ces Symphoniens et ces Kawteniens. Sans parler des Ambassadeurs qui sont venus fouiner depuis hier... Nous aurions du rester en dehors de tout ceci... Surtout si proches de la finalisation du Grand-Projet...

Tywqan bougea lentement ses articulations, examinant chaque centimètre de sa peau. Il n'y avait presque plus aucune trace des cicatrices que le chef des orcs lui avaient infligé. La médecine elfique était véritablement extraordinaire. Il se sentait changé au plus profond de lui même.

Mais il commencait à sentir l'agacement des elfes autour de lui. Son plaisir à être parmi eux n'était pas forcément réciproque. Ce peuple se méfiait des étrangers, et les évènements récents tendaient à leur donner raison.

De plus, il était maintenant le commandeur de Baq i Kawten, et il avait une guerre à mener.

Il fallait préparer son départ. Mais avant, il avait une dernière chose à faire. Il s'adressa à Aerlossë.

À avatyal penya milmë, hér Aerlossë Edhilmaro.
Lo cotto imya i Edhilmar, norë Baq i Kawteno naitina nà. Feryëammë i ohta.

Merëammë henta i carmai cotumoiva. Sa pola me Tywqan hésita avant d'utiliser la forme inclusive ve, qui rappelait aux elfes l'amitié qu'ils avaient proposés samoë. Qui me lavalyë sa, samoi enel noringwa nauva imya.

Merëammë la quandin Edhilmaro sivë rocindëi nó màloi(1).

Le nouveau commandeur rassembla ses affaires, avant d'ajouter :

Yà sa nauva finina, autuvammë. (2)




(1)Pardonnez un désir impudent, seigneur Aerlossë d'Edhilmar.
Le pays de Baq i Kawten a été insulté par le même ennemi qu'Edhilmar. Nous préparons la guerre.
Nous voulons examiner les armes des ennemis. Cela peut nous [nous et vous] aider. Si vous nous permettez cela, les aides entre nos deux pays seront identiques.
Nous ne voulons pas des elfes d’Edhilmar comme débiteurs, mais comme amis.

La traduction exacte serai :
ávatyara penya milmëllo, hér Aerlossë Edhilmaro. Baq-i-Kawtenorë né nucumna imya cotumorenen lá Edhilmar. Ferëalmë i ohta.
Méralmë henta i carmar cotumoiva. Samuvasam. Qui lavalyës, i sámor atanorion nauvar imyë.
Lá mérëalmë i quendi Edhilmaro vë rocindi, ono meldor

(2) Quand cela sera fait nous partirons.

Aerlossë réfléchit un instant. Cet étranger Gnomique était agréable et lui était très sympathique. Mais le Conseil n'apprécierait pas du tout l'idée que lui ou quiconque se promena dans les bois d'Edhilmar. Surtout maintenant, alors qu'une armée d'Elfes Noirs campait aux portes du Royaume Sylvestre.
Mais ces gens étaient des alliés et des amis. L'honneur ordonnait de les aider en retour, comme ils l'avaient fait pour Edhilmar. Il existait bien un moyen d'acquiescer à leur demande, sans désobéir à l'esprit de la Décision du Conseil et sans mettre en danger les secrets de la Sylve et du Peuple...

- Seigneur Tywqan, finit-il par décider, Je vais personnellement vous amener, par la Voie des Airs, jusqu'à la clairière où nous avons exterminé ces Orcs. Et je vous ramènerai par le même moyen. Choisissez trois ou quatre personnes de confiance. Dites leur de s'habiller chaudement. Le vol en Olomboramar est une expérience... fraîche ? Ca peut se dire ainsi?

Tywqan poussa un soupir de soulagement. Bien sûr qu'il acceptait ces conditions. Puisque l'elfe semblait bien disposé à son égard, il abandonna le language elfique pour ne pas risquer de faire d'impair.

-Nous vous en sommes reconnaissant, ainsi qu'aux Arbres Chantants. Nous allons juste prélever des armes, et des substances, que nous étudierons chez nous. Le tout se fera sous votre vigilante attention, et ne prendra que peu de temps.

Le Gnome ordonna à trois de ses compagnons de se préparer, et ordona aux autres de quitter la forêt pour rejoindre l'armée de Baq i Kawten. Il transmis aussi des ordres pour Thorïn. Il était temps pour l'armée mercenaire de se retirer d'Edhilmar. Il s'inclina devant Aerlossë.

-Nous sommes prêts, hér quendi, nous pouvons y aller.

Aerlossë installa solidement le Gnome sur son Olomboramar, tandis qu'un de ses hommes en faisait autant pour les trois autres Toutes-Petites-Personnes. Deux de ces superbes destriers-du-ciel que sont les chevaux-ailés d'Edhilmar suffiraient à conduire Gnomes et Elfes vers le coin de la forêt où s'était arrêtée l'avancée meurtrière des Orcs, des Gobelins, des Trolls et de leurs Maîtres.

Sur un geste, les montures s'élevèrent rapidement dans le ciel nuageux, passant au dessus de la forêt brûlée et de zones grises et mourantes, avant de plonger finalement vers le sol et la clairière où brunissaient les plantes-tueuses.

-"Seigneur des Gnomes Tyqwan ? Puis-je vous poser une question ?", s'enquit Aerlossë pendant les longues minutes du vol. "J'espère ne pas vous choquer, ni vous paraître trop présomptueux, mais qui vous a enseigné la Langue d'Edhilmar? Votre quenya est surprenant. L'accent est bon, mais vos mots sont émaillés de fautes... Tenez, si je reprend de mémoire, votre phrase précédente... Vous auriez dû dire:

Ávatyara penya milmëllo, hér Aerlossë Edhilmaro. Baq-i-Kawtenorë né nucumna imya cotumorenen lá Edhilmar. Ferëalmë i ohta. Méralmë henta i carmar cotumoiva. Samuvasam. Qui lavalyës, i sámor atta norilvarion nauvar imyë. Lá mérëalmë i quendi Edhilmaro vë rocindi, ono meldor

En effet, le verbe ávatya- (pardonner) s'emploi avec un objet à l'ablatif et non au nominatif. D'où milmello...Et la forme de terminaison du nous exclusif est -lmë. Vous employez -mmë qui est une forme duelle exclusive...

Tout à son explication, l'Elfe soula gentiment le pauvre gnome cramponné sur sa selle, à des dizaines de mètres du sol... Ce ne fut qu'à l'atterrissage que celui-ci comprit à quel point Aerlossë l'avait fait exprès. Le voyage en avait été raccourci et le gnome n'avait guère eu le temps d'avoir peur, occupé qu'il était à suivre les difficultés du quenya parlé et écrit...

-Nous voici arrivés, Seigneur Tywqan, annonça Aerlossë en descendant de son cheval-ailé et aidant le minuscule gnome à mettre le pied sur le sol mousseux: Ici sont morts nos ennemis. Sous ces ronces et ces plantes mortes se trouvent leurs corps et leurs armes. Servez-vous. Nous repartirons lorsque vous aurez pris ce que vous voulez

Tywqan apprécia pleinement la leçon que lui prodiguait Aerlossë. Il apprécia en revanche beaucoup moins le voyage sur ces animaux de cauchemard.

Panastrée en soit louée, Edhilmar n'était pas un trop grand pays. Ils furent vite arrivés. Pendant que les alchimistes prélevaient des armes, des armures, et aussi cette étrange substance explosive qui avait ravagé la forêt, Tywqan resta avec son hôte. En Baq i Kawten, il n'était guère poli d'ignorer celui qui vous recevait.

"J'ai appris l'elfique dans des vieux livres, principalement. Nos érudits apprécient cette langue, même si ils ne la parlent guère mieux que moi. Elle leur sert souvent à paraître plus intelligents qu'ils ne le sont. Mais en vérité, il est utile de connaitre le language ancien lorsqu'on cherche à préserver la connaissance en ce monde."

Tywqan observa ses hommes. Comme il l'avait dit, ce serai court. Les Gnomes avaient déjà pris presque tout ce dont ils avaient besoin. La Maître Inventeur Doma arrivait. Dès qu'ils seraient hors de la forêt, on rechercherai les points faibles de ces armes.
Pendant qu'ils finissaient, Tywqan ajouta pour l'elfe :

"Et puisque nous parlons de nos langues et coutumes réciproques, et qu'il est important d'apprendre à nous connaitre, je remarque que vous m'appelez seigneur Gnome. Je sais que les peuples proches de la nature aiment noter la prééminence de certains de leurs membres. La meilleure lignée, en quelque sorte.
Mais pour nous, qui nous sommes trop éloigné de nos origines, cette coutume a donné lieu à des dérives désastreuses, et m'appeler ainsi peut-être mal interprété par mes compagnons. A part notre général Thorïn, il n'y a plus de seigneurs en Baq i Kawten. Ma fonction est commandeur. Mais appelez moi seulement Tywqan."

Ils en arrivèrent donc au moment des adieux. Les échantillons étaient empaquetés. Les Gnomes prêts. Tywqan regarda les Olomboramari avec appréhension. La forêt derrière eux étant ravagée, allaient-ils pouvoir partir à pied, ou devaient-ils encore subir un vol ?

Aerlossë répondit en riant

-Mon cher Tywqan. Soyez sûr que si je pouvais vous épargner les joies du Vol, je le ferais..."

Quelques minutes plus tard, les destriers ailés reprenaient leur envol, au grand désespoir des gnomes, les secouant et les bringuebalant de longues minutes (qui semblèrent autant d'heures) avant d'enfin se poser près de l'armée Gnomique.

-Voilà, Maître Tywqan. Puissiez-vous garder de votre séjour en Edhilmar un meilleur souvenir que de ce vol...Quoi qu'il en soit, vous voici arrivé chez les vôtres... Vous pouvez ouvrir les yeux et lâcher l'encolure de l'Olomboramar, vous savez...

ywqan s'éloigna doucement de l'animal. Le sol, il y a quelques heures encore, semblait plus stable au Gnome. Le seul aspect positif du voyage à dos d'Olomboramari était la joie innefable qu'on ressentait à l'idée de ne plus jamais s'approcher de ces bêtes.

Il contempla les poneys qu'on lui avait amené. Des bêtes au caractère placide, et dont l'encolure se trouvait à une distance acceptable du sol. Et qui y restait. Tywqan ne comprenait pas qu'on ai pu dresser d'autres bêtes pour se déplacer. Pourquoi les chevaux, les griffons ou les Pégases, quand on avait un poney ?

Tywqan distribua quelques ordres aux troupes qui restaient pour s'assurer que le départ serai rapide, puis il se tourna vers celui qui avait été son guide :

"- Namarië, hér Aerlossë.
Na Armélia lyë aina !" (1)

Le Gnome se hissa sur sa monture, et rejoignit le convoi qui s'éloignait. Il se retourna, une dernière fois, et regarda l'elfe rapetisser au loin. Edhilmar allait lui manquer.


(1) Au revoir, seigneur Aerlossë
Qu'Armélia vous bénisse !
La traduction correcte serai :
Naï Armélia elyë ainuva !

Lisière de la Forêt et Zone du Village de Neldailin

Le groupe de druide et de forestiers avaient fini d'examiner la Sylve blessée par les flammes et la tempête magique.

- i cuilë taurëo sina ua, Pilinaro. Nan lumba. Yéni andavë ulyuvar nó i loti lostuvar...

-Istan. Ilyë nómi nar vóvië. Taurëlma fíra. Aurë menuva, yássë horyuvalmë auta.

-Auta hya vanya. Lumba cilmë, meldo.

- Estelenya ná encenë yendenya. Nó i lenwë...

- Sí, á carë furumaurelma ! Nalmë nómessë sina, an i curu Armelio...

s'asseyant ensemble au centre de la zone dévastée, les Elfes entonnèrent leur chant: Résonnance des pouvoirs anciens et éclairs des jours futurs...

Et partout autour d'eux, la forêt sembla renaître et fleurir...

Un peu partout en Edhilmar.


Les cristaux avaient été implantés sur les sites prévus. Les Puits de Lumières avaient été préparés, la population appelée à se regrouper dans les zones protégées.

L'armée était prête et son armement pré-positionné.

Partout, les Druides et les citoyens s'étaient préparés et avaient alimenté de leur Volonté-Commune la Magie Défensive. Elle nimbait maintenant le pays entier, comme une Toile où l'adversaire viendrait se prendre...

le Grand-Projet, lui, était prêt depuis un peu plus longtemps, mais il attendrait le bon moment.